Article paru dans  l'Est Républicain le 6 novembre 2004 en page Vosges

Jean-Christophe Capdet et Yannick Marquis témoignent d’un optimisme mesuré. Photo Vincent HOPé

Matussière : échéance à mi-décembre
Les délégués du personnel sont revenus hier de Grenoble avec un optimisme mesuré. Les parties prenantes, juge-commissaire, administrateurs, Capev, repreneur se sont enfin parlés.

L'entrevue a eu lieu hier à 14 h 30, à Meylan, près de Grenoble, au bureau de l'administrateur judiciaire de Matussière et Forest, Me Coquey. Il était accompagné de Me Barbey, son confrère administrateur, du juge commissaire M. Augier, des deux représentants du personnel Jean-Christophe Capdet et Yannick Marquis accompagnés de leur avocat, Me Franey représentant Me Brun, du directeur du Capev, M. Dautriche, enfin de M. Braun, Pdg de Lenk.

D'emblée, celui-ci a précisé qu'il était toujours intéressé par le projet industriel de la reprise du site de Rambervillers, complémentaire du sien. Mais, et cela, on le sait depuis deux semaines désormais, les deux investisseurs qui appuyaient l'opération financière ayant jeté l'éponge, il est actuellement dans l'impossibilité de poursuivre son offre. Toutefois, il estime toujours qu'un site produisant du papier recyclé ne peut pas ne pas gagner d'argent, puisque son groupe vient bien de redresser la barre en Allemagne après la crise papetière...

Sa présence à Grenoble prouvait donc qu'il n'était pas venu par simple politesse. De part et d'autre, un certain nombre de points n'avaient pas été éclaircis. De mauvaises réponses avaient été données à de bonnes questions, à moins que ce ne soit l'inverse. Bref, le dossier de reprise a été « pourri » par un défaut de communication. Il était donc essentiel que tous les interlocuteurs se retrouvent autour d'une table et se parlent, ce qui n'était jamais vraiment arrivé. Dommage que cela vienne si tard, mais les délégués n'ont pas fait la fine bouche, d'un dialogue reparti sur des bases saines. « Nous sortons de cette réunion avec un optimisme mesuré », notait Yannick Marquis. « M. Augier s'est posé en arbitre pendant la réunion et s'est engagé à apporter toutes les réponses aux questions de la société Lenk et les pièces qui manquent au dossier. Elle doit avoir toutes les cartes en main pour reformuler son offre ». Le Capev cherchera aussi de nouveaux partenaires financiers pour Lenk, qui va faire le même effort de son côté.

Site à chauffer

Les délégués ont reçu deux assurances ; la première concerne le chauffage du site, indispensable pour protéger les machines, qui sont à la base de l'intérêt d'une reprise, mais l'excluent si elles sont endommagées par le gel. « Le groupe va voir comment faire pour chauffer les locaux ». Deuxièmement, une échéance se profile, la mi-décembre, date au-delà de laquelle Lenk donnera une réponse définitive dans un sens ou un autre. « Il ne faut pas donner de faux espoirs à nos collègues. Désormais, la reprise sera la cerise sur le gâteau si nous arrivons à l'obtenir, mais chacun doit songer en priorité à rechercher un emploi », déclare Jean-Christophe Capdet, qui privilégie une démarche pragmatique. « Nous continuons à assurer la garde du site, jusqu'à la date fatidique ». Elle durera bientôt depuis un an, avec la ténacité vosgienne.

Guillaume MAZEAUD

 

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