Dimanche 25 janvier 2004

Plus de 20 000 pour l'emploi

Dans un contexte économique morose, le Salon régional de la formation et de l'emploi à Colmar a connu un beau succès.

LE 26 e Salon régional de la formation et de l'emploi, lancé à l'iniative de l'association JEF (Jeunes emploi formation), s'est achevé hier à Colmar, sur un bon bilan. Ces deux jours, plus de 20 000 visiteurs, dont la moitié avait moins de 25 ans, ont arpenté les allées, contre 18 000 en 2003, à la recherche d'un stage, d'un premier emploi ou éventuellement d'une ré-orientation professionnelle. Dans les quatre halls du parc-expo, 230 exposants étaient présents, parmi lesquels des administrations, de nombreux centres d'apprentissage, établissements scolaires et grandes écoles, des cabinets de conseil, des entreprises d'intérim, ainsi qu'une soixantaine d'enseignes régionales, réparties par pôles professionnels.

Anticiper les besoins

Si quelques-unes proposaient directement des embauches, en particulier dans le bâtiment et la grande distribution, la plupart, dans ce contexte économique morose, venaient avant tout dans le but de présenter leur activité. Et anticiper les besoins à venir en matière de formation. Le secteur « papetier » était ainsi présent en force, autour du Centre de formation d'apprentis de Gérardmer, afin de « redorer le blason de la profession, qui souffre d'une fausse image d'abatteurs d'arbres, et recruter pour le CFA », selon la formule du directeur de la cartonnerie Rossmann de Sainte-Croix-aux-Mines, Jean Gonzalez. De fait, poursuit Martine Soul, secrétaire aux ressources humaines à Kayserberg-packaging, « à moins d'avoir de la famille qui y travaille, les jeunes ne connaissent pas les métiers du bois et du papier ».

Intrusion syndicaliste

Hasard malheureux, cet effort de communication a eu lieu alors même que Matussière et Forest venait d'annoncer la fermeture de son usine de Rambervillers et 29 licenciements à Turckheim (L'Alsace du 8 janvier). Ce que sont venus dénoncer sur place, devant le stand de la société au salon, une bonne dizaine de syndicalistes CGT et CFDT venus exprès des Vosges pour distribuer des tracts à propos du projet de restructuration du groupe. Une initiative « pacifiste », certes quelque peu embarrassante pour le responsable du personnel à Turckheim, mais dont les professionnels des stands voisins, qui se disaient compréhensifs, relativisaient la portée. « Il est vrai que le secteur est de plus en plus touché par la concurrence étrangère, notamment des pays de l'Est », notait par exemple Martine Eich, assistante commerciale et de direction à la papeterie du Rhin, d'Illzach. « Néanmoins, les produits recyclés ont assurément de l'avenir et nous aurons besoin d'opérateurs de production, comme des conducteurs de machines à papier ». Des postes seront à pourvoir à tous niveaux de qualification, du CAP au BTS, c'est ce que les professionnels « papetiers » ont affirmé hier aux jeunes visiteurs. Cela d'autant plus qu'il leur faudra compenser, d'ici deux à quatre ans, les départs massifs à la retraite des enfants du baby boom.

C.C.
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