Comme ils l'avaient décidé mardi dernier lors d'une rencontre avec les responsables CGT et CDFT de leur branche (l'Est républicain du 28 janvier), les papetiers de l'usine Matussière et Forest de Rambervillers ont entrepris d'aller à la rencontre de leurs collègues vosgiens sur leur lieu de travail. Objectif : sensibiliser les autres papetiers sur le thème : une annonce de plan social ou de fermeture, ça n'arrive pas qu'aux autres...

Pour populariser leur lutte « pour que vive la papeterie de Rambervillers », ils ont imprimé 7 à 800 tracts, dont les premiers exemplaires ont été distribués hier aux papetiers de Norske Skog Golbey, eux-mêmes en pleine restructuration après le départ de 70 d'entre eux. Prochaines étapes de la tournée : aujourd'hui jeudi à 11 h 30 devant la papeterie UPM de Docelles et demain vendredi à 11 h 30 devant Novacare à Laval-sur-Vologne.

Appel à la solidarité active

Hier, peu avant 15 h, la petite délégation de Rambervillers, emmenée par le secrétaire du CE Yannick Marquis, les délégués Jean-Christophe Capdet (CGT) et Frédéric Balland (CFDT), s'est installée devant le tourniquet vert d'où sortent les salariés de NSG. Les premiers tracts ont été pour le secrétaire du CE Olivier Claudon (CFDT) et le délégué CGT Patrick Jacquot de Norske Skog.

Les Matussière y rappellent que depuis le 8 janvier ils ont placé leur usine sous leur contrôle, continuant à travailler normalement tout en montant la garde dans leurs petits chalets (où la télé est installée depuis mardi), et en multipliant les démarches pour lui trouver un repreneur.

Briques de lait et de jus de fruits

« Cette lutte sera longue et difficile. Il nous faut impérativement élargir le rapport de forces pour favoriser la réalisation de cet objectif », explique l'intersyndicale, qui invite tous les papetiers vosgiens à témoigner leur « solidarité active » à leurs collègues rambuvetais en participant à la manifestation prévue vendredi prochain 14 février à Epinal, où sont attendues des délégations d'Alsace, Lorraine et Franche-Comté.

Le rendez-vous est fixé à 14 h 30 au Petit Champ de Mars pour démontrer concrètement la viabilité de la papeterie, chacun est invité à se munir d'un maximum de ces briques de lait ou de jus de fruits vides que l'usine Matussière de Rambervillers est l'une des deux seules de France à recycler. Avec son personnel qualifié et ses installations (station d'épuration notamment), cette spécialité est l'un de ses atouts pour intéresser les repreneurs.

« Les briques de lait nous arrivent pour rien. Même le transport est payé par l'écotaxe. On ne comprend pas pourquoi Matussière n'arrive pas à gagner de l'argent ! », soulignaient hier les délégués, confirmant que les visiteurs « apparemment très intéressés » continuent à se succéder à Rambervillers.