Article paru dans l'Est Républicain en page Vosges (11/02/04)



Devant les chalets prêtés par la municipalité : une mobilisation massive.
 Photo d’archives
Matussière : trois semaines gagnées pour les salariés

Les syndicalistes n'ont pas perdu leur temps. Hier, ils se sont rendus au CCE du groupe PMF à l'aéroport de Lyon pour obtenir un sursis et le maintien de l'accompagnement du cabinet d'expertise comptable Sécafi Alpha. Ils ont obtenu satisfaction sur tous ces points : « Nous avons négocié fermement, souligne Jean-Christophe Capdet, représentant syndical CGT au niveau du groupe. Le repreneur éventuel va avoir trois semaines de plus pour soumettre son dossier technique. Et le groupe PMF s'engage à rechercher activement une solution de reprise et de réindustrialisation du site de Rambervillers, ce qu'il avait déjà annoncé verbalement. »

Une dérogation
Les salariés disposeront en quelque sorte d'une double sécurité pour s'assurer de la fiabilité des repreneurs potentiels : d'une part, l'entreprise elle même s'est portée garante de leur sérieux. D'autre part, le personnel soumettra les projets de reprise à ses experts, afin que ceux-ci rendent leur propre avis.

Hier, les négociateurs ont fermé le livre IV - la partie économique de la négociation. Ils vont ouvrir aujourd'hui le livre III - le plan social - lors d'un CE à Rambervillers. C'est par un « accord de méthode » - une dérogation à la procédure légale que les syndicalistes ont obtenu un report de l'échéance de ce plan social jusque fin mars.

La volonté de la base
Jean-Christophe Capdet y voit le fruit de la volonté de l'ensemble des salariés, qui se sont battus pour la recherche d'un repreneur : « C'est le personnel tout entier qui veut continuer à travailler, qui monte la garde devant l'usine, pour qu'on ne lui pique pas le résultat de son travail. »

Autre point positif, la cohésion syndicale des papetiers. Pendant que Jean-Christophe Capdet, Yannick Marquis, Dominique Gaillard, Karine Charton, Patrick Boulas, du CE, discutaient âprement avec Jean-Pierre Aubertel, PDG de PMF, une délégation de 30 salariés les soutenaient à l'extérieur : avec Frédéric Balland, ils étaient partis à 3 h 30 de Rambervillers. Arrivée à 10 h à l'aéroport pour une journée marathon.

Des commandes
Mais le jeu en valait la chandelle, même si la bataille est loin d'être finie : « La mobilisation continue, on espère qu'il y aura beaucoup de monde pour nous soutenir le 14 à Epinal. Et que Christian Poncelet et Gérard Longuet tiendront leur promesse de ne pas laisser tomber l'usine. Mais nous ne voulons pas être récupérés, nous ne voulons pas de solution politique, qui serait aussitôt oubliée dès les élections passées. »

Le carnet de commandes de l'usine est plein jusqu'à la fin du mois. Courage !

Jean-Paul VANNSON