Article paru dans l'Est Républicain en page Vosges du 15 Février 2004
Une ville jonchée de rubans et d’emballages.

Un soutien unanime

Propos recueillis à l'impromptu dans le cortège des manifestants...

Daniel Gremillet (UMP, président de la Chambre d'agriculture) : « Je me sens concerné par ce dossier. On ne peut être indifférent. On ne peut qu'être aux côtés de ceux qui sont inquiets. Et rendre hommage à l'attitude du personnel : en faisant fonctionner l'usine comme il le fait, il donne le maximum de chances à d'éventuels repreneurs. »

Jean-Pierre Moinaux (PS, conseiller régional) : « Les salariés ont fait preuve d'une très grande dignité, proportionnelle à la qualité de leurs compétences. Je crois qu'ils ont réuni les conditions pour qu'un repreneur puisse leur donner le travail auquel ils ont droit. Je m'étonne que le plan social soit extrêmement faible ; il n'y a pas deux sortes de chômeurs, de salariés ente PMF Vosges et une grande entreprise de Paris.

Ils devraient pouvoir bénéficier du plan de soutien conjoncturel de la Région aux filières en difficulté. »

Christian Muller, (PS, premier adjoint de Rambervillers : « Pour notre ville de 6200 habitants et pour tout le canton, cette fermeture va être une catastrophe. Elle a été annoncée juste après l'annonce de l'implantation d'une petite PME de 29 personnes : un véritable coup de poignard ! Matussière est le 2e employeur à Rambervillers après Egger (NDLR : l'ex « Pannovosges »)

Depuis hier, la société a donné le feu vert pour une reprise du site. Le matériel, la spécificité de la production, font que ça devrait tourner, de toute façon ! Mais les malheureux salariés vont y laisser des plumes. Je représente le maire, Gérard Keller, qui a bien gagné le droit de prendre un peu de repos ! »

Francine Didelot, secrétaire départementale de la CFDT : « 2000 emplois perdus en 2003, un début d'année difficile sur le département. Il est nécessaire de montrer à ce gouvernement qu'il arrête de faire des déclarations incantatoires pour l'emploi, mais qu'il fasse des actes forts pour l'emploi industriel.

Le Plan Vosges nous place sur la bonne pente pour repartir, mais il ne suffira pas à compenser les pertes d'emploi dans tous les secteurs. La mobilisation est là aujourd'hui : on veut montrer que le département veut se réveiller. La reprise ne passera que par moins de chômage et de chômeurs. »

Frédéric Balland (délégué syndical CFDT de Matussière Rambervillers) : « On veut démontrer aujourd'hui la solidarité des papetiers. On veut continuer à travailler jusqu'au bout. On a commencé à négocier le plan social : pour l'instant, il est vide. »

Yannick Marquis (CGT, secrétaire du CE) : « Je suis satisfait de la mobilisation. Depuis un mois et demi, on proteste, on montre qu'on n'est pas mort, qu'on est toujours là. Hier, la direction a spécifié la cession à un repreneur dans le livre III. Et le technicien d'une société est venu voir si le site était viable. Son PDG était déjà venu nous rendre visite. »

Jean-Noël Delahaye (PC) : « Il faut que les gens se réveillent, mais la prise de conscience est ce qu'il y a de plus difficile ! »

Jean-Marie Marchal (Parti des Travailleurs) : « C'est bien de manifester, mais tout passe par la destruction du traité de Maastricht ! »

Jacky Yvon (LO, LCR) : « Il nous faut la loi sur les licenciements ! Aujourd'hui, on fait n'importe quoi, les gens sont résignés. »