Article paru dans  l'Est Républicain le 25 septembre 2004 en page Vosges

Victoire pour les Matussière
Le magistrat a ordonné que l'entreprise laisse libre l'accès de l'usine aux salariés.

C'était le 20 septembre dernier. Ayant voulu se rendre dans le local du comité d'établissement et effectuer leurs rondes habituelles, les Matussière s'étaient vu refuser l'accès à leur usine par des vigiles retranchés derrière la porte d'entrée, verrouillée par une énorme chaîne. Un coup de plus asséné par la direction de l'entreprise iséroise aux employés rambuvetais.

Mais « un délit d'entrave » selon Jean-Christophe Capdet, le leader CGT de Matussière et Forest qui confiait : « Il y a encore quatre salariés en préavis et une cinquantaine de personnes en congé de reclassement. Légalement, nous faisons toujours partie de l'entreprise. Il est inouï que l'on interdise l'entrée dans leur société à des salariés protégés ».

Arrivé sur les lieux, un inspecteur du travail avait alors conseillé aux délégués syndicaux et représentants du personnel de rester dans la légalité et de saisir le juge des référés pour faire constater le délit d'entrave. Solution retenue par les Matussière. Et bien leur en a pris.

Hier après-midi, le magistrat a en effet ordonné à la direction de l'entreprise de « laisser libre l'accès de l'usine aux salariés » sous peine d'une « astreinte de 10.000 euros par jour de retard ». Satisfaction pour Me Béatrice Founès qui défendait les intérêts des salariés et gros soulagement pour le noyau d'irréductibles présents depuis avril à l'usine, lesquels auraient vu tous leurs efforts réduits à néant en cas de jugement contraire.

« C'est une très bonne nouvelle. On les a déjà cloué sur ce point. Le code du travail existe en France. La loi est respectée. C'est rassurant », confiait Jean-Christophe Capdet qui pourra, tout comme les autres salariés concernés, pénétrer dans l'usine aujourd'hui à partir de 16 h 15. Du baume au coeur pour les Matussière qui s'accrochent toujours à l'espoir de voir entériné le second plan de reprise déposé par l'allemand Lenk.




P. -H.W

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